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La Gazette du Centenaire   

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Comettant, Oscar (1819-1898). - De haut en bas : impressions pyrénéennes. – Paris : Degorce-Cadot, libraire éditeur, 1868. Extrait pp. 81-89 : Le Marché des chiens de Cauterets

LE MARCHÉ AUX CHIENS DE CAUTERETS.

Une des curiosités de Cauterets, c'est le marché aux chiens, qui se tient tous les dimanches sur la place.
 

Les pasteurs qui ont des chiens à vendre descendent ce jour-là à Cauterets et ils sont bien sûrs de ne pas remonter dans leur cabane les poches vides, si les chiens qu'ils apportent au marché sont de race pure.
 

Mais le vrai chien des Pyrénées devient chaque jour plus rare à ce point qu'à la dernière exposition de ces animaux à Paris, il n'y en avait que deux. Autrefois les Pyrénéens pur-sang étaient beaucoup plus nombreux, et les pasteurs veillaient avec soin à en conserver la race.
 

Les bâtards sont loin d'offrir les qualités des chiens types ; ces derniers seuls sont assez forts et assez hardis pour ne pas hésiter à se précipiter sur l'ours, l'ennemi des troupeaux, redoutable surtout lorsque les Pyrénées du versant français étaient moins peuplées qu'elles ne le sont aujourd'hui. 

Les bâtards aboient lorsqu'ils se trouvent en face de l'ennemi ; ils donnent de la voix, comme on dit.

 

Les chiens de race donnent de la dent, ce qui vaut mieux en pareil cas.
 

Les chiens de race n'aboient que pour avertir le pasteur de la présence de l'ennemi quand celui-ci est encore éloigné.

Lorsque l'ennemi est en vue, le chien type lui saute dessus en silence, qu'il soit ours ou homme. Deux exemples à l'appui
 

- J'avais vingt ans, m'a conté Laramiau, le propriétaire du café du Cercle à Cauterets, et j'étais encore berger lorsque je fus à même d'apprécier l'intrépidité de nos bons chiens des Pyrénées. Ma cabane était dans la vallée de Lutour, et bien qu'elle fit modeste, et même pauvre comme toutes les cabanes de pasteurs, elle avait un nom. On l'appelait Cabane de Latur.
 

Mes troupeaux se trouvaient assemblés autour de ma cabane et il faisait déjà nuit. Tout-à-coup, mon chien, qui avait mis le nez au vent, part comme une flèche, renverse les moutons sur son passage et me renverse moi-même à moitié.
 

Je le suis des yeux, il se perd dans les ténèbres.
 

Au même moment, un grognement sourd et bien connu de tous les pasteurs, m'avertit que l'ours est mordu par le chien, lequel n'avait point aboyé.
 

Il y eut une lutte terrible et disproportionnée entre la bête fauve que son épaisse fourrure protégeait contre la dent de ma sentinelle vigilante, et celle-ci.
 

Heureusement, le combat ne dura que quelques secondes. L'ours, qui avait faim et ne voulait pas perdre de temps en vaines discussions, quitta la place pour chercher fortune ailleurs.
 

En moins d'un quart d'heure, il franchit toute la vallée de Lutour, traversa le gave, et se trouva aux Culaüs, où des brebis étaient parquées.
 

II y a des jours malheureux pour les ours comme pour les hommes. J'entendis les aboiements des chiens, qui me prouvèrent que la bête féroce était aussi mal accueillie aux Culaüs qu'elle venait de l'être à ma cabane de Latur.
 

J'appelai mon chien ; il avait le flanc déchiré par la griffe de l'ours. Je le soignai, et pour le guérir ce fut l'affaire de quelques jours.
 

Je passe de l'aventure Laramiau à la seconde aventure du même genre.
 

Une autre fois, il y a vingt-cinq ans, un homme était venu faire voir à Cauterets un ours savant qui dansait la polka, mettait un bâton en travers sur son dos, et s'asseyait gracieusement comme vous et moi.
 

Déjà Martin préludait par quelques grognements à ses travaux habituels, lorsqu'un chien arrive comme une foudre vivante à travers les curieux qu'il bouscule et s'élance résolument sur la bête fauve. Il se pend à son oreille et ne la lâche pas. L'ours furieux prend sa course à son tour, entraînant son propriétaire, qui le tient par une chaîne à deux anneaux, l'un fixé au nez l'autre au col.
 

La foule fuit terrifiée devant l'ours, qui cherche en vain à se débarrasser du chien toujours pendu à son oreille. Dix fois le maître de Martin est sur le point de lâcher la chaîne dans ce cas, l'ours n'aurait pas été longtemps à regagner les montagnes. Enfin, on parvient à séparer le chien de l'ours et à calmer ce dernier. Les deux combattants avaient déjà passé le pont et couraient vers le Mamelon-Vert.
 

Le héros de ce brillant fait de gueule était un chien pyrénéen, appartenant à un meunier dont le moulin était dans Cauterets même, près de la mairie. Cet animal, élevé au moulin, n'avait jamais vu d'ours mais en apercevant pour la première fois cet animal, ses instincts s'étaient réveillés, et il agit comme nous venons de le voir.
 

Le chien type des Pyrénées est un peu moins grand que le chien de Terre-Neuve à long poil, et, s'il faut en croire quelques naturalistes, les chiens fameux du Mont-Saint-Bernard n'auraient d'autres aïeux que ceux des Pyrénées.
 

Quand le Savoyard Saint-Bernard de Menthon eut, vers le milieu du dixième siècle, la généreuse pensée de fonder un hospice au mont qui depuis porta son nom, il comprit qu'il fallait des chiens dévoués et intelligents pour servir d'auxiliaires aux moines sauveteurs. Ayant pris des informations sur l'espèce la plus capable de le seconder, il fixa son choix sur les chiens des Pyrénées. Des membres de cette noble famille furent en conséquence conduits au Mont-Saint-Bernard, et l'on sait de quelle gloire impérissable ils se sont illustrés en collaboration des religieux à la piété profonde et désintéressée desquels on ne saurait rendre un hommage trop respectueux.
 

Le chien des Pyrénées est très-fort et admirablement proportionné. Dans sa large poitrine, de robustes poumons fonctionnent à l'aise ce qui lui permet de gravir les montagnes les plus rapides, aussi facilement, et plus facilement, peut-être, que s'il courait en plaine. Le poil est assez touffu, sans être long. Sa tête est carrée, son museau court. La lèvre supérieure descend sur la lèvre inférieure, qu'elle couvre en partie.
 

Relevez cette lèvre, et vous verrez la plus belle dentition que puisse envier un animal d'humeur guerrière, qui n'a pour toutes armes que ses dents.
 

Ses oreilles sont courtes et comme collées sur les tempes. Le bout seul se détache en formant un demi-cercle. Le nez est large et un peu relevé. Quant aux yeux de ces quadrupèdes, ils sont bien le miroir de leur âme, pour dire comme le proverbe. Quelques-uns les ont injectés et féroces méfiez-vous de ces bêtes, et, si vous les rencontrez dans la montagne, tournez à droite si elles sont à gauche, à gauche si elles se trouvent à droite. En patois, on les appelle excuset.
 

D'autres chiens ont les yeux limpides et le regard doux. Quoique vaillants, ils ne sont pas foncièrement méchants, et se montrent bons camarades quand vous leur avez été présenté par un ami commun.
 

Tous les chiens de race ont la démarche fière, le port noble et la conscience de leur valeur. Ils défilent devant le troupeau confié à leur garde, de l'air martial d'un général en chef passant en revue son armée 
 

Pour augmenter la noblesse de son maintien, le chien de race tient toujours sa queue fièrement relevée en trompette. Chacune des pattes de derrière est armée de deux ongles caractéristiques, qu'on appelle le double éperon. Pour ce qui est des pattes de devant, elles sont larges et bien d'aplomb.
 

Cet animal, que les pasteurs appellent dans leur patois ca de oilles (chien de brebis), a pour les brebis un amour poussé souvent jusqu'à la tendresse la plus exquise. Il les aime autant qu'il sait les défendre, et il les lèche pour leur exprimer toute sa tendresse. Les brebis, moins intelligentes que leur protecteur, ne lui témoignent aucune amitié mais elles se laissent aimer, et c'est tout ce qu'on est en droit d'exiger de leur cœur froid et peu expansif. Que de gens, sous ce rapport, ne valent pas mieux que les moutons !
 

L'espèce qui nous occupe est assez féconde. Les chiennes mettent bas de cinq à sept chiens qu'elles nourrissent en bonnes mères. Mais bientôt les petits se trouvent en état de boire du lait de vache ou de brebis, et même de manger de la pâte.
 

La pâte qu'on fait avec de la farine de maïs est, avec le pain plus ou moins rassis et l'eau claire, la nourriture du pasteur et de son chien. Cette farine, assez grossière, est mise avec de l'eau dans un chaudron sur un feu vif. Dès que ce mélange commence à bouillir, le pasteur le remue avec un petit bâton. Quand la pâte a diminué d'environ un tiers, la cuisine est faite. Sur cette pâte chaude, on verse du lait froid ; quand la pâte est froide, on fait chauffer le lait. La pâte est faite pour deux jours, et on en mange depuis le 1er janvier jusqu'à la Saint-Sylvestre. C'est, comme on voit, passablement monotone.
 

Quelquefois pourtant le pasteur sybarite et fin gourmet ajoute à la pâte une écuelle de soupe. Voici comment se fait le pot- au feu sur la cime des monts
 

Un morceau de lard est mis dans la marmite sans aucun légume et dans une quantité d'eau proportionnée, non point au volume du lard, mais au nombre des personnes qui désirent manger de la soupe. Quand le lard est cuit, on le retire de la marmite qu'on remplit de morceau de pain. Pendant que le pain mitonne dans le bouillon, les pasteurs mangent le lard. Cette friandise avalée, la soupe se trouve faite, et elle est mangée à son tour.
 

Un pareil potage figurerait très-mal, assurément, aux Frères-Provençaux et au restaurant Verdier à Paris mais il fait excellente figure dans la cabane du pasteur. Hommes et chiens s'en régalent, et je souhaiterais que les estomacs blasés qui vont traîner leurs difficiles digestions dans les maisons où l'on dine, pussent manger dans la vaisselle plate de leurs hôtes somptueux, comme mangent dans leur écuelle de bois les gardeurs de moutons. Il y a des grâces d'état. Celles du pasteur sont l'appétit et la santé. Elles en valent d'autres.
 

Si robustes que soient les chiens de montagnes, comme tous les autres chiens ils ont, à un certain âge, ce qu'on appelle la maladie. Il y a dans Cauterets un berger boiteux, propriétaire de plusieurs chèvres, qui guérit les chiens de la maladie comme il guérit les humains de tous les maux dont ils peuvent être victimes. Et cela au plus juste prix. Cet Hippocrate appelle la maladie des chiens la gale, et c'est à un certain endroit de la langue de ces animaux qu'il va chercher le germe de la gale. N'essayez pas de mettre en doute la science de ce guérisseur vous perdriez votre temps. Les pasteurs ont plus de confiance en lui qu'ils n'en auraient dans M. Dupuytren lui-même. Il a extrait, comme il dit, la gale à des milliers de chiens, et remis plus ou moins bien un certain nombre de bras et de jambes démis. On voit cet artiste distingué rôder tous les dimanches sur la place, ne jetant point sa langue aux chiens, pas si bête, et attendant que les chiens lui jettent la leur, ce qui est plus intelligent. Il n'y a pas de sot métier, dit-il, il n'y a que de sots vétérinaires.
 

Disons pour terminer cette rapide étude sur les chiens des Pyrénées, que le prix d'un de ces animaux de race, âgé de deux à trois mois, varie entre trente cinq et cinquante francs. Les plus estimés généralement sont blancs, tachetés rouge et gris.
 

Oscar COMETTANT, 1868

191. – Cauterets. – Chiens des Pyrénées. – Nancy : imprimerie Royer et Cie. (début 20e siècle)

192. – Cauterets. – Chiens des Pyrénées. – Nancy : imprimerie Royer et Cie. (début 20e siècle)

Déjà une querelle sur les couleurs en 1937 !

Affirmation d’Agricola dans la rubrique « Nos Chiens de garde »

L'Éleveur : journal hebdomadaire illustré de zoologie appliquée, de chasse, d'acclimatation et de la médecine comparée des animaux utiles, n°2692, 15 septembre 1937, p 699, article d'un certain Agricola.

 

Nos Chiens de garde

Note sur le Chien de Montagne des Pyrénées

     Si nous prenons le standard de la race, nous lisons : robe : blanche, ou blanche avec des taches couleur poil de blaireau ou jaune pâle ou louvetées, en tête, aux oreilles et à la naissance de la queue.

     Oui, mais d'abord et avant tout : robe blanche, dès lors pourquoi dans les expositions canines qui viennent d'avoir lieu dans le Sud-Ouest notamment, partie originelle de cette splendide race de chiens, a-t-on primé presque exclusivement les sujets tachés ? Serait-ce un déclin, une déficience pigmentaire que les étalons tachés de gris sont chargés de combler ?

     Le grand chien des Pyrénées est et doit être blanc, blanc comme la neige des montagnes, son habitat ; c'est sa couleur initiale et les taches survenues par la suite dans la robe, indiquent à coup sûr un croisement, peut-être nécessaire, mais exceptionnel et, d'une exception, il ne faut pas vouloir faire une règle anormale.

    Que les éleveurs prennent garde : les taches légères, grises ou jaunes (croisement saint-bernard, léonberg, voire même terre-neuve), s'agrandissent peu à peu, le crâne se déforme et se vousse, l'oreille s'allonge en s'écartant de la tête, les babines retombent, la truffe devient couleur brique et les yeux, ces magnifiques yeux brun ambré, intelligents et contemplatifs, qui conservent dans leurs reflets toute la nostalgie des cimes, frangés de blanc et bordés de noir, s'éclaircissent sous des paupières moins serrées.

     Et ces flancs descendus, cette poitrine étriquée, cette croupe droite aux hanches bombées ! Nous nous éloignons de la poitrine ample et profonde, du dos large et soutenu, de la croupe légèrement oblique et des hanches saillantes qui décèlent le pur pyrénéen. Jusqu'aux pieds qui s'allongent, la queue qui devient moins touffue, sans cette retombée caractéristique, « la roue », comme disent les montagnards de Bigorre, le poil qui frisotte et une certaine lourdeur massive, dénuée d élégance que ne connaissait pas le type primitif.

Agricola

Réponse de M. Bernard Sénac-Lagrange dans la rubrique « Nos Chiens de garde »

L'Éleveur : journal hebdomadaire illustré de zoologie appliquée, de chasse, d'acclimatation et de la médecine comparée des animaux utiles, n°2697 du 1er décembre 1937, p. 802, réponse de M. Bernard Senac-Lagrange à l'article d'Agricola.

Nos Chiens de garde

Sur le Chien de Montagne des Pyrénées

     Nul n'ignore que la Revue Cynégétique et Canine L'ÉLEVEUR est une tribune libre. C'est pourquoi on a la joie d'y lire, à la date du 15 septembre 1937, une note sur le chien de montagne des Pyrénées, signée Agricola, où le paradoxe va de pair avec la fantaisie.

     Or donc, Monsieur Agricola, la note que vous publiez, si courte soit-elle, contient autant d'erreurs que de mots. Ayant la présidence d'un groupement qui s'occupe de la race, vous ne m'en voudrez pas de vous le dire tout crûment.

     Qui vous a dit, Agricola, que la robe blanche est la robe « initiale » du chien des Pyrénées ? Si vous connaissiez l'histoire de la race vous sauriez que rien n'est moins prouvé.

     Les taches dans la robe « indiquent à coup sûr un croisement ». Vraiment ! ... Voilà quelque chose que des générations de Pyrénéens avaient ignoré jusqu'à aujourd'hui et que nous sommes bien heureux d'apprendre par vous. Mais combien chagrinés de savoir qu'on a primé dans le Sud-Ouest, presque exclusivement des chiens qui ne vous paraissent point orthodoxes ! ... Vite, vite des noms, pour que nous ne retombions pas dans les mêmes erreurs ...

     Je vous le demande à genoux, cher Agricola, citez-nous ces élevages désastreux. Montrez-nous ces chiens tachés gris ou jaune « dont la truffe devient couleur brique, dont les oreilles s'allongent en s'écartant de la tête », etc., etc. Et puis, aussi, ces beaux sujets aux yeux « frangés de blanc et bordés de noir ». Ils doivent avoir un succès de curiosité.

     En revanche, Agricola, je m'engage sur l'honneur à vous montrer des chiens blancs — beaucoup de chiens blancs — dont la truffe ne deviendra pas brique parce qu'elle l'est déjà, dont les oreilles et les pieds ne sont pas plus courts que ceux des chiens tachés et dont les crânes se voussent confortablement. Si vous aviez pris la peine de mensurer nos chiens, Agricola, vous sauriez aussi que les mensurations sont tout à l'avantage des chiens tachés dont les « poitrines étriquées » ne sont pas, généralement, l'apanage.

     Je vous avoue donc que votre mise en garde aux éleveurs me paraît un peu risquée ! ... Je crains que ceux d'entre eux qui suivront les judicieux conseils que vous leur prodiguez avec tant d'assurance, n'obtiennent pas des résultats absolument conformes à vos prévisions ... Ils vous seront certainement reconnaissants, après avoir utilisé pendant quelques années uniquement des chiens « blancs comme la neige des montagnes », de voir naître des portées de chiots sourds ou de posséder des géniteurs inféconds ...

     Agricola ! Agricola ! Vous parlez de choses que vous ignorez.

     Vous ignorez même la géographie et la démographie, sinon vous sauriez que le pays bigourdan est un pays de plaines où ne naissent ni ne vivent les montagnards.

     Tout compte fait, je crois, Agricola, que vous êtes un joyeux farceur qui nous fait monter à l'échelle ... Sans doute y avez-vous parfaitement réussi ... J'aime mieux qu'il en soit ainsi que de penser une minute que vous prenez au sérieux ce que vous écrivez.

B. Sénac-Lagrange,

Président de la Réunion des Amateurs

de chiens pyrénéens.

 

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France. Département Sciences et techniques, 4-S-747

Conjuration gasconne

Pater dou loup,

 

Bente curat, bente sadout,

Sounco enta jou, béi't'en pertout,

Escana aoeillos e moutous,

Escana betètz, pouris, mulos,

Sounco enta jou, béi't'en oun bouillos.

Béi't'en pertout enta hé mau,

Sounco deguens lou men oustau.

Pater du loup,

 

Ventre vidé, ventre sâoul,

Sauf chez moi, va-t'en partout,

Etrangler brebis et moutons,

Etrangler veaux, poulains, mules,

Sauf chez moi, va-t'en où tu voudras

Va-t'en partout pour mal faire,

Sauf dans ma maison.

116. Pâtre et Arien des Pyrénées. – D. T. éditeur, Lourdes (carte postale début 20e siècle)

Paul de Sales. – Les Chiens de berger, in Le Sport Universel illustré, 1er janvier 1898. p. 13.

Pastour Club – Club du Chien des Pyrénées d’Argelès
1907 – Précisions apportées suite à de légères divergences entre les 2 clubs

In La Gazette de Cauterets, journal des étrangers, 35e année, dimanche 8 septembre 1907.

Le Pastour-Club de Cauterets

     Un article paru dans le journal de Cauterets du 26 juillet 1907, indique comme ayant été adoptés à la fois par le Club du Chien des Pyrénées d'Argelès et le Pastour-Club de Cauterets, les divers points qui caractérisent le type du chien de montagne...

     Nous croyons juste de noter ici une rectification qui s’impose : tout en acceptant dans son ensemble le type déterminé par le Club d'Argelès, le Pastour-Club n’a point admis certains points de la description. Aucun échange de vue n'a, du reste, eu lieu à ce sujet entre les deux clubs.

   Pour dissiper toute équivoque nous croyons utile autant qu'intéressant de publier les points adoptés par le Pastour-Club de Cauterets, le règlement de ses Expositions et la composition de son comité :

                 Président : M. le Baron de la Chevrelière ;

                 Vice-Président : M. B. Sénac-Lagrange ;

                 Secrétaire : M. J. Camajou ;

                 Trésorier : Dr Moulonguet.

Règlement des Expositions

   Article 1er. — Une Exposition Canine annuelle aura lieu à Cauterets pendant les mois de juillet ou d'août.
 

     Art. 2. — Sont admis à concourir tous les chiens appartenant aux races suivantes : chiens de montagne des Pyrénées, chiens de berger, chiens d'arrêt, chiens courants, chiens servant à la chasse sous terre, chiens de races dites de luxe.
 

     Art. 3. — Les chiens venant de l'Extérieur devront être expédiés franco dans des caisses marquées au nom du propriétaire et adressés à l'Exposition Canine de Cauterets.
 

     ART. 4. — Tous les chiens devront être amenés au plus tard à 9 h. 1/2 du matin, le jour d'ouverture de l’exposition.
 

     ART. 5. — Les propriétaires de chiens désirant exposer leurs animaux devront adresser au secrétaire général de l'exposition, 3, place St-Martin, une déclaration écrite mentionnant le nom, la race, 1 âge, le sexe de l'animal exposé et accompagnée du montant de l'engagement.
 

    ART. 6. — Tout chien présenté devra être muni d'un collier portant le nom et l’adresse du propriétaire, et d'une chaîne.
 

    ART. 7. — L'administration n’est responsable d'aucune mort ou de perte d’animaux, ni d'accidents qu'elle qu'en soit la cause.
 

    ART. 8. — Tous les chiens non réclamés par leurs propriétaires le soir de fermeture de l'exposition, seront mis en fourrière au frais de leurs maîtres.
 

      ART. 9. — Le droit d'animaux exposés est fixé ainsi :

      Animaux exposes seuls : …………2 francs.

      Groupe de 4 chiens et au-dessus : . 5 id.

      Les chiens de montagne des Pyrénées ne paieront pas de droit d'entrée.
 

     ART. 10. — Faute d’un nombre suffisant de concurrents le Jury se réserve le droit de ne pas distribuer toutes les récompenses.

     ART. 11 — Toute fraude de quelque nature qu’elle soit pourra entraîner l’exclusion des exposants et la disqualification de leurs chiens.
 

     ART. 12. —Par le seul fait de l'engagement de leurs chiens, MM. les exposants acceptent d'une façon absolue, sans conditions ni réserves, toutes les conditions du présent règlement.
 

     ART. 13. — Les décisions du Jury sont sans appel.

 

Points adoptés comme type du chien de

montagne des Pyrénées :

 

    Apparence générale : chien vigoureux, de grande taille, solidement charpenté.

     Tête: plutôt petite par rapport au corps, crâne assez étroit, légèrement bombé.

       Nez : de moyenne longueur et pas carré, pas de stop. Truffe noire.

      Yeux : plutôt petits, pas proéminents, iris de couleur marron et pupille presque noire, Paupières bordées de noir.

     Lèvres et palais : noirs ou noirs plaqués de roses, Lèvres bordées de noir.

       Dents : fortes, régulièrement plantées ; mâchoires s’adaptant bien.

     Oreilles : tombantes, de forme triangulaire et de grandeur moyenne.

       Cou : large, de longueur moyenne, avec peu de fanon.

       Epaules : larges et longues, garrot très sorti.

       Poitrine : profonde, descendant au niveau du coude.

       Dos : large, avec une légère courbure en arrière du garrot.

       Rein : court et large, croupe légèrement oblique.

   Queue : longue, très fournie de poils, portée dans le prolongement de la concavité de la ligne du rein, relevée en panache lorsque le chien est en action, basse avec l’extrémité recourbée quand l’animal est au repos.

        Ventre : un peu relevé.

      Cuisses : longues, sèches, musclées. Culotte très garnie de poils.

      Pattes et pieds : pattes de devant, droites, larges et fortes, frangées de poils jusqu'au poignet. Pieds épais, d une forme ovale peu allongée. Jambes de derrière portant deux ou trois ergots. Pied de derrière plus sec et plus allongé que le pied de devant.

         Poil : long et épais, assez soyeux, ondulé mais non frisé.

       Couleur ; blanc, ou blanc avec quelques tâches jaune clair ou poil de blaireau ou grises. Le chien doit être peu marqué sauf en tête.

         Taille : de 70 à 75 centimètres.

         Poids : de 45 à 55 kilogrammes.

      Défauts : chien ressemblant au St-Bernard ou au Terre-Neuve, tête trop large, oreilles trop longues, ou roulées, ou attachées trop haut, yeux vérons ou proéminents, nez rose, mâchoires s'encastrant mal, poitrine étroite, dos trop ensellé ou ventre trop levretté, un seul ergot aux pattes de derrière, poil court, peu fourni ou frisé, tâches noires.

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116. Chiens des Pyrénées. – D. T. éditeur, Lourdes (carte postale début 20e siècle)

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